Principe • L’interrogatoire • Histoire médicale et chirurgicale • Pratiques néfastes • L’examen clinique • Les examens complémentaires • Bilan plus spécialisé • Objectifs patient : comprendre • Objectifs patient : comportements
Principe
La première consultation comprend trois volets : un interrogatoire, un examen clinique et des examens complémentaires.
Elle permet de :
- apprécier le degré de gravité de la dysfonction érectile,
- en rechercher les causes,
- effectuer un bilan des conséquences sur la vie personnelle et la vie du couple,
- expliquer, à l’homme et à sa partenaire, le diagnostic et le traitement envisagé.
Le traitement envisagé est toujours abordé avec le patient et idéalement avec sa partenaire afin que le couple en comprenne bien tous les effets et enjeux. Ainsi, le couple peut choisir parmi les options thérapeutiques possibles celle qui lui convient le mieux. Si un médicament pour l’érection est prescrit, le patient ne doit pas hésiter à se faire expliquer en détail le mode d’administration, les doses et les précautions à suivre.
Un traitement bien expliqué donc bien compris a de meilleures chances d’être efficace.
L'interrogatoire
Le médecin pose des questions sur la vie sexuelle du patient :
- Le statut : marié ou en couple, divorcé, veuf, célibataire, avec une ou plusieurs partenaires
- La qualité de la vie affective et familiale
- La qualité de la vie sexuelle avant l’apparition de la dysfonction érectile (fréquence des rapports, désir sexuel…)
- Le début du trouble
- La persistance ou non d’érections matinales
- La persistance ou non de l’appétit sexuel
- La qualité de l’érection : absente, partielle, fugace
- La qualité de l’éjaculation (si elle existe encore) et du plaisir
- La présence éventuelle d’une anomalie du pénis
- La qualité de l’érection lors des masturbations.
Histoire médicale et chirurgicale
L’interrogatoire permet ensuite d’évaluer le contexte médical et chirurgical
- Tension artérielle
- Maladie cardio-vasculaire (athérosclérose, antécédent d’infarctus)
- Insuffisance rénale ou hépatique
- Diabète
- Maladie neurologique
- Troubles endocriniens
- Fatigue chronique
- Troubles du sommeil : insomnie, apnée du sommeil…
- État dépressif ou anxieux, chronique ou actuel
- Les interventions chirurgicales
- Les éventuels traumatismes de l’abdomen, du périnée et du pénis
- Rapport poids/taille, tour de taille
- Autres…
Ainsi que les traitements en cours, pour :
- Tension artérielle ou maladie cardiaque
- Cholestérol, diabète, triglycérides
- Hypertrophie de la prostate
- Traitement hormonal
- Antidépresseurs et anxiolytiques
- Autres...
Pratiques néfastes
Le questionnaire permet de cerner les habitudes du patient en terme de consommation de :
- tabac : début de la consommation, nombre de cigarettes par jour
- alcool : fréquence de la consommation et quantité
- drogue : laquelle, fréquence et quantité
- ou autres habitudes alimentaires et régime éventuel
L’examen clinique
L’examen clinique porte sur :
- L’examen de la verge et des testicules
- La recherche d’une éventuelle déformation du pénis (maladie de La Peyronnie)
- La recherche d’un phimosis (difficultés à découvrir le gland à cause d’un resserrement de l'anneau du prépuce)
- L’examen du périnée, de sa sensibilité et son tonus musculaire
- L’appréciation du volume de la prostate au moyen d’un toucher rectal
- La prise de la tension artérielle et du pouls.
Les examens complémentaires
Le médecin selon les besoins (et s’il n’y a pas de bilan récent) peut prescrire une prise de sang avec :
- un dosage de la glycémie ou hémoglobine glycosylée
- un bilan lipidique
- un dosage de la testostérone, parfois de la prolactine
Il peut également tester la qualité de l’érection en faisant une injection intra-caverneuse d’un produit vasodilatateur qui induit en principe une érection au bout de quelques minutes.
Ce pharmacotest a une grande valeur diagnostique et pronostique.
Bilan plus spécialisé
Selon les résultats de la première consultation, le médecin peut prescrire un bilan plus spécialisé, comme notamment :
- un Doppler des artères péniennes
- une consultation auprès d’un psychiatre
- un examen artériographique spécialisé
- une consultation spécialisée d’endocrinologie, diabétologie ou neurologie
- un bilan cardiaque approfondi (épreuve d’effort) face à un facteur de risque cardio-vasculaire.
Objectifs patient : comprendre
- Il est très important à la fin de cette première consultation que l’homme ait compris (ainsi que sa partenaire si elle est présente) la ou les origines possibles de sa dysfonction érectile, et les solutions de traitement qu’on lui propose.
- Il doit avoir le sentiment que le médecin a bien compris combien il était personnellement affecté par son trouble et combien l’était aussi sa partenaire, ainsi que les retentissements sur la vie du couple.
Objectifs patient : comportements
- Le patient doit prendre conscience que la modification des mauvaises habitudes de vie, néfastes pour sa santé, est indispensable à l’efficacité du traitement : le tabac et l’alcool entraînent une aggravation certaine de la dysfonction érectile et ont une influence négative sur l’état cardiovasculaire.
- Faire un régime pour perdre du poids, faire une activité physique, soigner les insomnies ou les apnées du sommeil favorisent le traitement.
- Enfin s’il prend un traitement de longue durée il est indispensable de vérifier son adéquation avec celui de sa dysfonction érectile et au besoin de le réévaluer.